- - - L' E p r e u v e - - -

corentintreb Sam 24 Mai - 22:15

Il faisait chaud, le soleil brûlait la peau pourtant hâlée d'une jeune fille de 15 ans. La rue était déserte, et elle aimait à penser et à courir dans les rues de la capitale de l'Ancien Soleil.
Les quartiers pauvres se trouvaient aux abords de la cité, là où elle avait habité pendant tant d'années, seule.

Heureusement qu'elle avait réussi à rentrer dans LA guilde des inconnus.
Sans cet épisode, elle n'aurait pas pu supporter longtemps les regards indifférents ou haineux sans raison, qui étaient lancés par tous les habitants de la ville. Tous, sauf un. Il l'avait découverte alors qu'elle volait une maigre pomme dans un étal, son geste avait été vif, souple, et elle s'était enfuie à toutes jambes alors que l'inconnu voulait l'aborder.

La fuite, l'errance, l'ennui.

La mort.

Elle savait qu'elle surviendrait tôt ou tard, au milieu d'une ruelle sale et sombre, dans laquelle elle serait tuée froidement par les assassins de la nuit.
En effet, la ville basse était séparée en 2 parties:
celle de LA guilde, à laquelle elle avait adhéré, et celle des assassins de la nuit : la compagnie la plus redoutée de l'empire.

Leurs membres étaient rompus à l'art du combat, ils tuaient presque sans réfléchir, on les louait à prix d'or, dans les recoins de la ville basse.
Les deux guildes se disputaient la cité et la ville basse, et s'entretuaient sans pitié lorsque l'une volait ou tuait dans le territoire de l'autre.
Cette guerre, Willaina l'avait rejointe. Son agilité et sa souplesse étaient hors du commun. Elle n'avait jamais tué, seulement amoché les côtes de quatre ou cinq malandrins... ou peut-être quatorze.

Mais ce matin n'était pas un matin comme un autre, la détermination filtrait dans son regard, et elle savait qu'elle ne serait plus jamais la même.
Elle regarda le soleil une dernière fois avant de s'avancer dans une grotte lugubre empestant la mort (1 cadavre de chaque coté, sympa, mais pour ne pas choquer les plus jeunes, je ne détaille pas que leurs doigts sont cassés, leur langue éclatée, les balafre dans leur cou,..., enfin voilà quoi, le minimum du minimum, car les voleurs sont très parresseux pour torturer, au bout de cinq ils sont fatigués, nuls, ils ont toujours 0/20 aux interro, sauf en braquage de casinos)

Elle avança, sachant qu'elle ne pourrait plus jamais reculer.
Le doute s'insinua en elle. Et si elle n'était pas assez forte?
Si elle échouait?
Une herse tomba avec un bruit mat derrière elle.

Elle n'avait pas decelé de mécanisme. Les parois étaient lisses. Ils étaient forts.
Un voix gutturale retentit dans le boyau de pierre.
Les nerfs à vif, elle sursauta.
L'écho devint impossible à supporter.
Il stoppa net.

Un cercle bleuté apparut. Sa surface irisée lui redonna la force.
Elle fit trois pas.
Les parois se nimbèrent de lumière d'un aura doré.
Une herse tomba derrière elle, mais elle l'avait repérée avant.
Un mouchoir de soie se trouvait à 30 mètres du sol, surplombant une paroi lisse comme le verre et des précipices qu'elle devinait profonds.
L'escalade la plus technique qu'elle n'ait jamais entreprise.
Mais cela semblait trop facile.

La lumière s'éteignit.

Elle risquait à chaque pas de tomber dans un gouffre sans fond.
Ils avaient besoin d'elle.
Aucun novice n'avait rejoint la guilde depuis plus de cinq ans.

Un couteau siffla dans la nuit.

Elle se retourna en un quart de seconde pour saisir le couteau entre les deux doigts.
La pointe de l'arme était mouillé. Du poison. Un assassin de la nuit. Il possédait la Vue.
Elle allait mourrir. Si elle gardait le poignard en main, le poison allait ronger sa peau, pénétrer dans le sang et la mort serait instantanée.

Si elle laissait tomber l'arme, elle serait une proie facile.
Il n'avait pas encore tiré, possédait-il la Vue???
Une respiration.
Elle tira.
Un râle, Deux couteaux, elle se jeta a terre. Un souffle froid caressa sa nuque.

C'étaient des professionnels, ils ne feraient pas deux erreurs.
Elle allait mourir.
Pourquoi ne pas se tuer maintenant, éviter des torures.
Elle sortit doucement une lame de son étui, la tourna vers son coeur...

Elle se releva et partit en courant. Une flèche siffla, apportant avec elle une promesse de mort.

Elle se raccrocha a l'espoir.

La mort arrivait, un vent froid et glacé, la souffrance.

Une pierre la faucha.

Elle tombait.

Elle eut le temps de tourner la tête.
La flèche luisait d'un éclat vert dans une pièce pourtant sans lumière.
Elle fixa des yeux ce projectile.
Sans comprendre.
L'antithèse de la vie continuait sa course vers son coeur.
Plus rien ne pourrait l'arrêter.

Elle essaya de savourer sa dernière milliseconde de vie, simplement.
Elle n'avait pas le temps de réfléchir.

Elle se trouva reléguée à la place du spectateur.

Des faits se déroulèrent dans sa tête, ils coulaient, vagues mais pourtant ordonnés.
Elle comprit seulement que sa vie défilait.

Une onde glacée la parcourut. Sa combinaison de cuir était trouée.
Pourquoi?
Ses yeux réussirent enfin à bouger.

La Flèche.

Le déclic
Elle se révolta.

Le fleuve bouillonnant détruisit la barrière.
La lumière partit de son coeur pour se propager dans tout son corps.

Explosion.

La Flèche stoppa, le poison goutta sur son seul habit.

Lumière.

La Flèche se désintégra totalement.

Elle se sentit écrasée par un poids.
Un poids qu'on ne comptait pas en tonne, mais en énergie.

Noir.

Râle.

Willaina se releva.
Elle puisat dans ses ressources pour quitter la position foetale.
Elle avait changé.
Ses doigts, ses pieds et son nez s'étaient fait plus fins.
Ses oreilles s'étaient affinées.
Ses cheveux avaient blondi.

Ses yeux.

Un mouchoir fini son vol devant sa main.
Elle le ramassa.
Elle en discernait toutes les fibres.

Une entrée s'était ouverte au fond de la grotte.
Les parois de verre étaient replendissantes.

Elle baignait dans les rayons d'un autre soleil.

Sourire

Lumière

Elfe